MAUPASSY TOME 2 |
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Ce passionnant récit a été entièrement écrit à la main par les habitués, francophones ou non, de ce site. Vous vous sentez une âme d'écrivain? participez donc au nouvel épisode de cette passionnante histoire! L'histoire qui suit a été clôturée abruptement par décision commune des auteurs. Nous sentions qu'il s'agissait d'un faut départ, bien incapable de rivaliser avec Duel à la petite cuiller, le premier tome des aventures de notre héros. Aussi, nous avons préféré en finir avec cet épisode, et recommencer de frais. Néamoins, nous vous le livrons ici, à vos risques et périls... |
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Cette histoire contient 36 chapitres, ou 11627 mots, en 46 pages. Une version pour impression est également disponible. | |
Le ciel grondait, il faisait clair comme en Finlande, vers midi, en hiver. Les tuiles donnaient l'impression qu'elles rampaient sur toute la surface du toit, prêtes à démissionner, exigeant des imperméables, des trench, des capotes, quelque chose enfin, "On n'est pas des boeufs". La vieille bicoque (arrangée avec un goût exquis) serrait les fesses. Quatre étages plus bas, dans les appartements "nobles", un jeune homme (plus si jeune...) jetait les cartes d'un jeu de culture générale dont il apprenait toutes les réponses par coeur, avant de recouvrir la vieille boîte d'un halo de poussière. ("Yslaire, voudriez-vous jouer de ce jeu, là, comment s'appelait-il, James, pensez-vous pouvoir retrouver l'y celui, peut-être à la cave numéro VIII" ?). Une cigarette en chocolat finissait de se consumer dans le sang d'Irier, ce chapon à la poitrine ferme comme du flan. Congelé. Maupassy soulignait du doigt la naissance de son filet de moustache, "à la Clarke Gable". Il n'avait pas réellement envie de jouer aux cartes. "Peut-être qu'une victoire aux cartes le tenterait plus ?" se sonda t'il. Même pas. La pluie redoublait. "La plaine est morne comme un violon qui a des sanglots", griffona Maupassy, pas mécontent de ce début prometteur. "Quand donc arrivera ce Printemps", se lamentait Maupassy, retombant pour de bon dans la neurasthénie. L'envie de courir comme un lièvre électrique, dans un jardin gordé d'un soleil tendre encore, se faisait de plus en plus pressante. Ce serait fantastique. L'herbe serait un peu mouillée encore, malgré le soleil. "La rosée", expliquerait-il à un enfant, si un enfant était présent et que cet enfant s'enquérirait...("A vérifier", note pour plus tard, enregisrait mentalement Maupassy). Le soleil, des bourgeons comme s'il en pleuvait, des jonquilles, des petits moutons, qui bêlent. Courir, faire le fou, délier ses longues jambes, inutiles par ce temps. Courir jusqu'au vieux moulin, ou jusqu'à la source, et retour. Il ne serait même pas fatigué. Il volerait presque, les parfums de magnolias en fleurs écartelant ses narines frémissantes. Maupassy rouvrit les yeux, darda son regard d'enfant sage sortant de sa première communion par le hublot de son bureau (il espérait un miracle, un minuscule petit miraculet). Non. Il pleuvait toujours, le jardin était sous eau, les gouttes creusaient de grands trous sur l'onde toute mouillée. Un têtard n'oserait demander à une grenouille de tenter d'y retrouver ses petits. Le bruit d'une portière qui claque sortit Maupassy de sa torpeur. "Mais je n'attends personne", frissonna t'il. "Qu'est-ce que j'ai encore fait ?" s'indigna t'il. Vite, se recoiffer, vite, enfiler des chaussures d'intérieur. Se tenir prêt. Faire bonne figure. "La Garde meurt, mais ne se rend pas". Ouvrir un livre, n'importe quel livre, paraître absorbé, souligner un passage, en tirant la langue, pour ne pas dépasser. -"Jaaaames, il y a quelqu'un, j'ai entendu quelqu'un. Jaaaames, du thé, des petits biscuits !". "Jaaaaames, une visite" ! - "Hum, je suis là, Monsieur. Tout va bien". C'est Mlle Adélaide, Monsieur. J'ai pris la liberté de l'introduire dans le petit salon vermeil, Monsieur. Avec des petits biscuits, Monsieur". - Un cri mourut dans sa gorge, à peine né "Hueua". James ! Vous m'avez fait une peur bleue, James ! Com...Combien de fois devrai-je vous demander de bien vouloir vous abstenir de surgir derrière moi comme...comment disiez-vous, déjà, en parlant de votre Oncle Nathanael et de sa manière de bondir tel un tigre tapi sous les frondaisons ? Le salon vermeil ? Excellent choix, bien entendu, et des petits biscuits, parfait. Mlle Adélaide, venue jusque ici, pour moi, vous a t'elle d'aventure spécifié... ? Vous a t'elle paru avoir ce "rouge aux joues" dont parlait Balzac à propos de cette Louise, ou était-ce Florentine, bref, a t'elle porté la main à son cou, avec l'air peu assuré qu'ont parfois les gazelles ? S'est-elle inquiétée de ma santé ? Suis-je assez smart, James ? Vraiment ? Mon noeud papillon, peut-être, James, vite, redressez-le comme vous savez si bien, à la mode de Londres". Bien, vite, James, ne pas faire attendre une Dame, James, plutôt périr noyé. Adélaide, ici ? Où donc se cache ce petit salon vermeil, James, plus vite, où donc reste ma trottinette de salon ? "Vraiment ma chère, que me vaut la joie...". Non. "Adélaide, vous ne me croirez jamais, j'ai rêve de vous, pas plus tard, je....". Pfff. - James, par pure curiosité, hein, vous diriez quoi, vous ? - Monsieur ? Qu'est-ce que je dirais à Mlle Adélaide ? - Oui, et bien oui, vous êtes moi, je suis vous, Adélaide vient vous voir, je lui ouvre, que lui diriez-vous, quelque chose d'un peu accrocheur, une de vos citations, que sais-je, James, phosphorez, ne me laissez pas telle Jézabel, là, dans l'histoire que vous me racontiez, je ne vais pas lui dire "Bonjour, Adélaide", tout de même ? - "Précisément, Monsieur, excellent, si je puis me permettre, simple, tellement simple que ca en paraîtra fort subtil, Monsieur, je pense que "Bonjour" s'impose, Monsieur, Jésus, présenté aux pharisiens, n'avait pas trouvé mieux, Monsieur". - Aux Parisiens, dites-vous ? Tiens donc, il faudra que nous reparlions de cela, James. Très instructif. Nouveaux horizons, etc..., comme disait Stanley. Alors donc, James, vous pensez...oui, vous avez parfaitement raison, c'est génial, tellement "négligé", "Bonjourr", "Mlle Adélaide", c'est parfait. Epatant. Pour la suite, ne vous inquiétez pas, James, je me sens en pleine forme, tout d'un coup. Comme le phoque avec la tranche de poisson séché, là, dans "Guerre et Proust", de Marcel Paix, là, quand ils passent à table après la grande promenade dans la neige, avec un traîneau. Mais...Adélaide, James !, je n'ai pas le temps, vous me faites bavarder comme une vieille femme, hâtons-nous, James. - Nous y sommes, Monsieur. Le salon vermeil. Cette porte. |
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988 mots écrits par Belette le 19.03.2008 10:41 |
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- (Note pour le metteur en scène : Maupassy, rentrée virevoltante, de manière à faire observer que les revers de son costume cintré sont ajourés, et que si le devant de son pantalon est d'un vert "à la Robin des Bois", en velours matelassé, le derrière est d'une couleur prune sauvage relevée, conservée dans du cognac sans âge). - Ah, Bonjour, bonjour, Adélaide. (Pause). Evaluation de l'effet de cette petite subtilité sur son auditoire, composé de Mlle Adélaide, posée sur un sofa en cuir de rhino, et du canari cui-cui, très en forme ce matin, après avoir été un peu défait la soirée de la veille, en raison d'une note jouée un peu haut perchée). - Bonjour Adélaide, donc. Adélaide, écoutez, je vais mourir, vous allez mourir, le boulanger va mourir, sa femme aussi, le voisin, notre Président, tous les gens que vous avez déjà vus, dans votre vie, sans les connaître, et bien ils vont mourir, en fait, Adélaide, pardonnez ma franchise, je vous en prie, mais tout le monde il va mourir. Les 8 milliards de terriens vont mourir, Adélaide, même ceux qui sont là depuis hier, même ma filleule, l'adorable Pimplonelle, elle va mourir, elle aussi, même les stars que vous admirez, Adélaide, elles vont mourir, on va tous mourir, alors je vous le demande, Adélaide, à quoi bon, soyez raisonnables, il ne faut pas. - ... - Arrêtons de nous voir, ne nous marions pas, ne faisons pas de petits, l'on souffrirait trop, moi quand vous mourreriez, vous que je mourerais, notre enfant quand nous mourerions, nous quand il mourerait, arrêtons ce cycle infernal de souffrance et de malheur provoqué, tant qu'il en est encore temps, je vous en conjure, Adélaide, essayez de comprendre, je mourrrrais, si vous mourrrriez, il ne faut pas. Pour nous. - Adélaide (les cils battant comme une forêt de Papilllions) : Oui...vous avez raison..Je...Merci...j'étais venu vous demander si, par impossible, j'aurais pu vous emprunter quelque oeuf, une paire d'oeufs, j'avais l'ambition de me lancer dans la confection d'un bon gâteau...Il pleut beaucoup. Je...je vais vous laisser, vous avez mille choses à penser, et moi je vous interromps avec des histoires d'oeufs. A bientôt, Maupassy, et puis merci, pour tout ce que vous avez dit, c'était très joli, je crois. |
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386 mots écrits par Belette le 20.03.2008 8:26 |
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"Ah ça!" se dit Maupassy, une fois encore, la minaude était parvenue à le retourner comme une crêpe. "Fieffée coquine!" pensa-t-il. Improviser, vite. Il avait maintenant une longue pratique dans l'art de la répartie, la réponse cinglante allait claquer sec... "Des oeufs! Mais... très certainement! James! James! Allons mon ami, descendez quand l'on vous appelle, ne faites pas attendre nos jeunes convives, pour l'amour de Dieu, ma chère, le personnel de nos jours" Adélaide, du le pas de la porte, lui lança un regard consterné. "Vous... vous me croirez jamais, savez-vous que j'ai rêvé de vous pas plus tard qu'aujourd'hui? Si! si! Même que c'était à... à Londres, oui, ah! Londres! Ce parfum qui émerge des pubs enfiévrés des docklands, où l'on croise, tour à tour, le grutier et l'écrivain, je.. James! Allons! Vous faites attendre Mademoiselle, James?" Sourire. Regard en l'air, complice, signifiant "Voyez ce qu'il nous faut endurer" Vraiment, de nos jours il en fallait du bagout pour parvenir à gagner l'attention de ces petites. Maupassy se demandait quand, enfin, l'une d'elles allait finir par succomber à ses charmes. Depuis Eva, qui, il devait bien se l'avouer, lui avait été présentée par son oncle lorsqu'il avait 5 ans, ce qui avait facilité la tâche, il n'avait ménagé aucun effort pour faire apparaître ses qualités de la meilleure façon, mais ses proies se détournaient toujours, incompréhensiblement, au plus fort de l'action. James n'arrivait à fournir aucune explication satisfaisante au phénomène. |
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246 mots écrits par Yorik le 20.03.2008 15:00 |
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- "Pourquoi...pourquoi". Maupassy avait des amis (pleins) du même âge, et bien ils avaient tous des fiancées. Il n'était quand même pas plus laid qu'un autre ? Etait-ce cette moustache, comme sa tante Titi le serinait depuis des années ? - Mais non, c'est ridicule, cette moustache me donne une sorte de...diablerie, c'est très jeune, très frais, à New York, personne n'oserait sortir dehors sans sa moustache, on a vu des clubs refuser leur entrée à des Milords car ceux-ci étaient glabres, enfin cette moustache il l'aimait, si on refusait de l'aimer pour une moustache, où cela s'arrêterait-il, on lui dirait à quelle heure jouer au Croquet, on lui indiquerait la dose de cognac à ne pas dépasser avant midi, on lui dicterait sa tenue, on viendrait ouvrir ses rideaux de grand matin et on éteignerait ses feux alors qu'il serait en plein dans la partie la plus haletante de ses bandes dessinées ? - Pourquoi ? Pourquoi aucune femme (à part ces deux laiderons de soeurs Bronte) n'avait jamais posé sur son visage les yeux de l'amour ? - "Je suis bourré de fric, à la fin", beugla Maupassy. -"Personne ne s'habille mieux que moi, j'ai lu 8 livres l'année passée, je sais reconnaître une toile de Salvador Dali, j'ai une loge au théâtre, je sais jouer au tennis, je. - "Ma conversation est délicieuse", tremblait-il du menton. - "Hum". -James ? -Monsieur. -Oui, James ? Qu'y a t'il ? Et bien parlez, voyons, vous vous tortillez, vous avez cassé quelque chose, James ? Quoi exactement, James, vous piouvez me parler librement, ai-je jamais été grognon ? Mon canari s'est enfui, James ? - Monsieur, si j'osais, je...pour le commerce des demoiselles, j'avais pensé...mais je ne sais pas si...je voyais Monsieur si désemparé, ce petit reconstituant... - Merci, James. Deux doses de rhum, sucre de canne. Mmmh...plus compliqué. Jus de figue ? - Un peu de canelle, Monsieur. Je disais... - Oui, les femmes, le succès auprès des femmes, enfin cette inexplicable absence de toute conquête, James, avez-vous été marié, James ? - Oui, Monsieur. Avec feu Madame Rosalie, qui vous a servi 20 ans, et avant vous votre père, Monsieur. Elle vous faisait sauter sur vos genoux, Monsieur. - Oui, Rosalie ! Evidemment, pourquoi ne l'avez-vous dit plus tôt, James ?! - Monsieur, je crois...j'ai bien réfléchi...pour les femmes, je veux dire... - Oui, et bien parlez maintenant, James, cela devient grotesque, voulez-vous... - Monsieur, excusez-moi, je...vous n'êtes pas drôle. - ... - Je vous demande pardon, James ? - Monsieur, c'est connu, les femmes adorent rire, regardez les comiques, Monsieur, des physiques indécents, des trognes à peine croyables, des faciès à faire peur aux moustiques, Monsieur, mais regardez leurs fiancées, ils en changent tout le temps, les plus belles actrices, la Baronne Tundstedt, Lady Carpentras...toutes sont toquées d'un comique, Monsieur, les humoristes ont tout, un gag désopilant est le plus puissant des aphrodisiaques, disait Goering, Monsieur. - (Maupassy, raidi) : Je suis extrêmement drôle, James, vous devriez le savoir, vous à qui je fais si souvent quelque nouvelle blague de ma composition, vous perdez la tête mon pauvre ami, vous avez besoin de repos, je le crains. Quelle était cette bague, que j'ai raconté au dîner donné pour Sir Ropswich ? Celle un peu crue, là, avec un seau, et une infirmière ? - Oui, Monsieur. Précisément. - Quoi, "précisément" ? Ce n'était pas drôle peut-être ? - ... - James ? - Monsieur, je n'ai entendu que votre petite cousine pouffer, Monsieur...elle avait bu, Monsieur. Elle a failli s'étouffer de rire quand je lui ai demandé si elle souhaitait une deuxième tranche de rosbif, Monsieur. Extrêmement embarrassant, Monsieur. - Je vois je vois je vois. Je ne suis pas drôle, je vois. Très bien. Vous pouvez disposer, James, je crois en avoir assez entendu. (Murmurant, le dos tourné) : "Pas drôle ! Moi !". Maupassy avait envie de pleurer. "Pas drôle !". |
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695 mots écrits par Belette le 21.03.2008 9:11 |
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James sifflotait, en retournant vers la cuisine avec sur le bras le magnifique plateau de biscuits et viennoiseries auquel personne n'avait fait de l'oeuil, pas même Person, le palefrenier suédois. Une âme simple, peu informée, ne connaissant pas la joliesse de l'intérieur de James, aurait pu croire, à entendre celui-ci siffloter comme un pain (de) son, qu'il recelait toute la noirceur du monde, et que le gros chagrin de Maupassy le mettait en joie. Grossière erreur ! Le fidèle Majordome, pour qui Maupassy était le fils qu'il (et Rosalie) n'avait jamais eu, mais en mieux né (il ne se permettrait pas), était consterné par ce qu'il lui avait fallu avouer à son jeune Maître. Seule la pensée que Maupassy devait enfin apprendre - pour son bien! - la raison expliquant son manque total de succès auprès de la gent féminine l'avait mû. Non sans qu'il soit pétrifié à l'idée même d'imposer un tel coup à son jeune maître, qui était un enfant fort sensible, et qui n'avait guère changé après sa confirmation (ni après son entrée à l'Université, ni après sa...son...entrée dans la "carrière professionnelle", s'il fallait l'appeller ainsi cette chose). S'il sifflotait, c'est parce que telle est la règle, lorsque l'on sort cum laude de l'Université pour Majordomes d'Oxford. On siffle, chaque fois que l'on porte ou s'approche de nourriture, pour que le Maître, à tout instant, sache que vous n'êtes pas occupé à vous rouler dans la fange et à goûter les plats que les devoirs de votre charge vous amènent à préparer ou convoyer. En dépit des dispenses expresses de Maupassy (qui cultivait pourtant une admiration sans borne pour le talent de siffloteur de James), celui-ci avait toujours mis un "point d'honneur" (en français dans le texte) à maintenir ce statu quo (si un statu quo est bien ce genre de choses que les gens s'échinent à maintenir). |
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324 mots écrits par Belette le 21.03.2008 12:57 |
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Pendant ce temps Maupassy était revenu dans le petit salon. Les cloisons de brocart pervenche, alternées de pesantes étagères couvertes de livres poussiéreux hérités de ses ancêtres en même temps que la demeure et que Maupassy faisait régulièrement dépoussiérer dans l'espoir d'attirer le regard des éventuels visiteurs, auxquels il pourrait répondre par un "Oh, il en reste encore quelques-uns que je n'ai lu qu'une seule fois, feu mon grand-père avait quelquefois un goût douteux dans ses choix en littérature mosane du XVIIème siècle", ne reflétaient que trop bien sa misérable déconfiture. Une rage sourde l'envahissait. Il ne comprenait pas. Il avait pourtant tous les attributs nécessaires du parfait gentleman: le regard lascif, la paupière lourde, la fine moustache, le ton appuyé, le teint anglais, la robe de chambre brodée de soie, les biscuits, le cognac. Il n'y avait aucune faute! Il leva les yeux et aperçut devant lui les volumes de la collection complète des Aventures de Sherlock Holmes Racontées aux Enfants, qu'il avait fait dissimuler sous d'épaisses reliures en cuir pleine peau gravées d'armoiries, on n'y voyait que du feu. Il avait toujours adoré Sherlock Holmes et s'en inspirait toujours quand il s'agissait de rectifier ceci ou cela dans son attitude et son apparence. Le charme anglais, la prestance! Le manteau à carreaux, dissimulant brocs, tabatières et fioles, sans aucun doute remplies de cognac de la meilleure année! Qu'avait donc dit James? Mâchouillé, plutôt, dans sa sale barbe? Le pauvre James n'avait jamais été capable d'articuler deux mots correctement, et voilà qu'il se permettait d'élucubrer sur des sujets dont manifestement il n'avait aucune idée. Toujours en train d'émettre une opinion idiote! Gnuu gnuu mussiû, ju crois quu mussiû duvrait ceciii, celaaa... "Ah, ah, ah!" s'esclaffa Maupassy. Mais James avait dit: "vous n'êtes pas drôle". |
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299 mots écrits par Yorik le 22.03.2008 19:33 |
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Brusquement, le petit bureau où Maupasy s'était enfermé prit des dimensions gigantesques. Effarantes. La commode sur laquelle reposait le brandy semblait vouloir prendre son envol, comme sur cette toile de Dali, là, où des élephants jouaient aux échassiers. Les rideaux de la porte-fenêtre qui donnait sur une ample terrasse dominant le jardin aux dalias (celui à gauche de l'étang), se prenaient des airs de grandes traînes de mariée, glissant délicatement sur le parvis d'une église romane. Maupassy eut un vertige. Sa vie en perspective plongeante. Il était un gouffre. Et au fond de ce gouffre, il y avait un pieu sur lequel il s'était empalé, et ses boyaux jonchaient à présent le parquet du petit bureau et c'était terrible car James allait devoir nettoyer tout ça avec un solide détergent. Or, tous ces produits étaient terriblement corrosifs, et le parquet ne le supporterait pas. Il faudrait le remplacer, et faire venir un professionnel de la ville, ce qui allait certainement coûter un pont. Emmuré avec un ouragan, Maupassy plissa son front plusieurs fois, les mains crispées sur son verre, remuant encore une fois les paroles de son vieux majordome. Qui n'était pas drôle était forcément triste. Triste. Un triste sire, voilà ce qu'il était donc. Chaque mot qui se formait dans son esprit l'enfonçait un peu plus au fond de son abîme. Triste, c'est un peu comme fâde. Fâde, c'est comme la soupe de la semaine dernière, parce qu'il n'y avait plus de sel, et que James ne l'avait vu qu'à la dernière minute. Plus le temps d'aller jusqu'au supermarché, surtout à une telle heure de la nuit. Pourtant, Maupassy se souvenait parfaitement de lui avoir fait inscrire sur la liste de course. "Je vais vous envoyer m'en chercher au Goulag, James", avait-il dit au vieil homme avec un accent russe. Mais celle-là aussi, elle était fâde. Ou plutôt, fadasse. Oui, voilà, il était fadasse. Comme une vieille soupe sans sel. Lui qui avait toujours mis un point d'honneur à pratiquer l'humour et la truculence comme d'autres pratiquement le polo, il se retrouvait déclassé par une simple petite remarque. Des oeufs. Elle avait voulu des oeufs, et il n'avait rien trouvé de mieux à dire. |
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371 mots écrits par Grégoire le 24.03.2008 9:28 |
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Maupassy rechercha son vieil Almanach Vermot. Ses blagues valaient bien celle des autres ! Il allait vérifier, compulser, peser le pour, et puis le contre...en avoir le coeur net. Si, à la fin de l'analyse, il devait admettre qu'il n'était pas drôle, il n'ouvrirait plus jamais la bouche, il se murerait dans un silence éternel. Pourquoi parler, si c'est pour être pesant, pontifiant, et non léger, virevoltant, à quoi bon vivre, si ce n'est pour pirouetter par quelque qaille trempée dans l'acide le plus pur, contre-péter, faire se renverser les femmes (et surtout Adélaide) par quelque calembour démoniaque, distiller des observations fines et judicieuses sur des thèmes tels que la Vie, l'Amour, la Mort (et le Football). Alphonse Allais, en privé, était un morne petit fonctionnaire, disent ceux qui l'ont rencontré, alors qu'il est aujourd'hui célébré comme le maître de l'humour le plus subtil, le plus absurde, le roi du nonsense. Hé bien Maupassy se sentait fichtrement plus drôle que le meilleur Alphonse Allais. On verrait ! "James n'apprécie même pas les saillies de Monsieur Carambar", récriminait Maupassy en regardant à mort sur la gauche mais sans tourner la tête, et en articulant avec sa bouche de côté, comme certains méchants rusés dans certains des premiers films du cinéma muet. |
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216 mots écrits par Belette le 26.03.2008 12:41 |
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Maupassy s'était enfermé, avait apposé un petit panneau (qu'il avait dessiné lui-même) indiquant à quiconque "Ne pas rentrer. Maupassy est très occupé. Cela vaut pour James aussi. Je n'ai pas envie de thé". Maupassy compulsait, compulsait. Il visionnait des supports optiques des Frères Taloches, ces deux grands maîtres de l'Humour belge de qualité. Très fin. Sur bien des points, il valait autant qu'eux. Or, eux, c'était le summum, le nec plus ultra. Du nanan. De la dentelle. Le gag du facteur qui a peur des chiens. Maupassy avait d'autres cordes à son arc. Il connaissait (et maîtrisait) l'Art difficile de la Grimace. Il en connaissait plein (plein!). Des à se tordre ! Mais il aurait bien aimé vous y voir : point aisé, de décocher des grimaces à se tordre au beau milieu d'un dîner. Mais ca, James n'en parlait pas, évidemment. James, lui, prétendait que deux amis de Maupassy, Edouard Baer et Benoît Poelvoorde, étaient prétendument plus drôles que lui. Ah oui, "Hahaha, je raconte des sornettes, hahaha, je fais le fou". Facile ! Des olibrius ! Maupassy avait déjà souri, il les aimait beaucoup, c'est certain, mais ils n'avaient pas sa classe, sa verve, ses talents comiques, ne connaissaient pas l'ombre d'un gag réellement désopilant. "Et pourtant, les femmes..." : voilà ce qu'aurait dit James ! "Et pourta |
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226 mots écrits par Belette le 02.04.2008 8:31 |
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"Et pourtant, les femmes..."! Mais était-ce sa faute, à lui, à Maupassy, si les femmes n'avaient aucun humour, et bêlaient bêtement à la moindre des saillies d'Edouard, à la moindre des éructations grossières de "Monsieur Manhattan", comme Benoît se faisait appeler ? C'était par trop facile. Eh bien, si c'était ca qu'elles voulaient, les gonzesses, pour s'esclaffer, Maupassy était prêt à rentrer dans leur petit jeu, il allait leur montrer, à elles toutes (et puis à James) à quel point on rirait, s'il consentait à s'abaisser à faire dans l'humour idiot. On ne l'aimait pas ? On ne le trouvait pas drôle ? On verrait ! Dans 30 jours, Edouard et Benoît seront considérés comme deux sinistres raseurs, aux conversations de fonctionnaires à la retraite! On voulait du Talent ? On aura de la Gouaille ! Maupassy cherchait sur internet des vêtements à sa emsure, des habits de ménestrelle, de troubadour : il fallait montrer, rien que par l'habit, que l'on était drôle. Maupassy hélait James, l'habit' à la main. "James, James, je dois me changer ! Ma chemise à frou-frou, mon large papillon noir en soie, ma veste de brocart, mon pantalon à ligne ! Nous partons faire les courses ! Ecumons les artères du vieux Londres, faisons main basse sur Salville Road, piochez dans les économies de la petite cassette, James ! Où êtes-vous donc ? Ah oui, l"écriteau, puis le double verrou, alors, vous voilà enfin!". |
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246 mots écrits par Belette le 02.04.2008 8:41 |
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James n'était pas prêt, il avait encore ses bottes jaunes, les mains pleines d'oeufs, il n'était pas coiffé. J'avais quelques minutes à tuer. J'ouvris un livre, oublié par James dans le petit boudoir que je lui avais concédé pour ses moments de détente, le dimanche de 2 à 4. Il y avait un signet. Je lus les premières phrases de cette page : "Elle ne garda le lit que les deux derniers jours, et ne cessa de s’entretenir paisiblement avec tout le monde, avait écrit Rousseau. Enfin, ne parlant plus, et déjà dans les combats de l’agonie, elle fit un gros pet. Bon ! dit-elle en se retournant, femme qui pète n’est pas morte. Ce furent les derniers mots qu’elle prononça.” Mon Dieu, James ! Quelle vulgarité ! Etait-ce de Coluche ? Non, un dénommé Rousseau. Rousseau...n'était-ce ce comique avec ses grosses lunettes rondes, et rouges, qui jouait du piano et crochotait des chansons légères ? En toucher un mot à James. Il faudrait y opposer un nihil obstat, si un nihil obstat est bien cette chose que les gens opposent quand il leur tombe sur le dos quelque chose d'assez cru. |
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198 mots écrits par Belette le 02.04.2008 13:51 |
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Maupassy empocha le livre, et descendit rapidement l'imposant escalier du hall. Il ouvrit la porte du vestiaire, et choisit une tenue de chasse assortie à ses mocassins, et coiffa une casquette à l'anglaise. "James! James! je sors! On se retrouve au Super BonPrix, James! Ne traînez pas!" Il faisait un temps de chien, mais Maupassy ouvrit néamoins la porte. Dehors, l'allée résidentielle dans laquelle il habitait était aussi déserte qu'à l'habitude. De nombreux manoirs, plus ou moins identiques au sien, certains d'ailleurs honteusement copiés sur sa demeure pur style anglais XIXeme siècle, étaient alignés des deux côtés de la voie. Dans l'un d'eux, il le savait, habitait Adélaïde. Qui sait si elle ne se trouverait pas sur le pas de la porte, il pourrait lui lancer un "Melle Adélaïde! Je vais justement faire quelques achats, puis-je en profiter pour vous dépanner de quelque denrée? Une douzaine d'oeufs, peut-être?" Ce n'était peut-être pas du plus drôle, mais elle ne pourrait qu'apprécier son urbanité. Il se sentit mieux, sans doute la pluie, qui lui ravigorait la face. Il entreprit de siffloter un air de Ravel, lorsqu'il entendit: "Pssst!" |
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186 mots écrits par Yorik le 02.04.2008 14:49 |
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"Pssst ?", s'interloqua Maupassy. "Pssssst ?" Qu'est-ce que ? Etait-ce lui qu'on pssstait ? Ignorer le pssssteur serait du plus bel effet, very chevalier, mais Maupassy ne saurait jamais ce qu'on lui voulait. Maupassy était d'un naturel curieux. Mais tout de même, "psssst !". Maupassy ne bougeait plus, faisait semblant de rien. Gagner du temps, réfléchir. A ce moment, un nouveau "Psssssst" retentit, plus vitupérant que la première fois. Aucun gentleman ne se plaît à se faire pssster deux fois dans la même journée. Mais ce devait certainement être diablement important, se disait Maupassy. La difficulté résidait à deviner le sexe du lanceur de "Pssst". Si Maupassy ne faisait qu'à penser à la douce Mlle Adélaide, il savait tout autant que la dernière personne sur cet astre à psssssster in.......ment (il ne trouvait plus le mot) était, justement, Mlle Adélaide. D'abord, retrouver ce mot. In....In.....Arrrh ! James ! "Au secours !" ("Au secours !" était la devise familiale des...oups, Maupassy avait bien failli révéler son nom patronymique, mais presque). |
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170 mots écrits par Belette le 04.04.2008 7:39 |
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-"Monsieur m'a ?..." -"Silence, James, j'y étais presque ! In...." - "Monsieur, si davanture vous me disiez..." - James, quelqu'un qui vous pssst, il vous pssst...". - "Intempestivement" !!! firent dans la même seconde James et Maupassy (James d'un ton posé, très docte, l'air de dire "easy baby", Maupassy, en huchant comme un porcelet devant un champ de mais. "Intempestivement", James. Je le savais. Au Superbonprix, James ! C'est moins cher). |
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73 mots écrits par Belette le 04.04.2008 7:44 |
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Pressé par son aimable serviteur, Maupassy quitta la crime scène et se retrouva sur le chemin qui conduisait au supermarché. Il marchait d'un pas incertain, que James attribua à cette sortie des plus cavalières - on n'était pourtant pas samedi. Régulièrement, le fidèle majordome jetait un coup d'oeil rapide pour juger de la mine du jeune homme. Finalement, il osa demander: - Est-ce que tout va bien, Monsieur? Maupassy tourna la tête dans sa direction, avec en plissant lentement les paupières d'un air suspicieux, comme s'il pensait "Ah, fieffé coquin, te voilà sous ton vrai jour". Ensuite, il releva le menton, comme s'il voulait lui montrer qu'il y avait du poil et qu'on ne la lui faisait pas. Mais il resta de marbre, peut-être lègèrement teinté de veines roses ou bleues, mais alors très lègèrement. Maupassy continua à marcher d'un pas incertain, voire presque hésitant lorsqu'il se retournait brutalement en inspirant profondément sur l'allée. James l'attendait alors avec le parapluie, patiemment et sans plus aucun commentaire. L'allée était déserte, et seules les haies taillés au fil de maçon venaient rythmer le blues qu'elle évoquait. Le crachin devint plus pesant, et Maupassy finit par accélerer le pas. Il avait beau sentir une présence inconnue dans son dos, rivée sur l'un de ces chakras que les Indiens - "Ah, l'Inde splendide, l'Inde mirrobolante" - situaient à la base du cou ainsi qu'en d'autres endroits bien plus compliqués mais que tous on pouvait ouvrir si seulement on connaissait le chemin qui y menait. Maupassy l'avait lu dans un livre, un ouvrage fort obscur, voire presque hermétique, et du coup il n'avait pu en cerner que certqines idées, suffisament pour ne pas se laisser piéger dans une réception où on aurait eu l'idée saugrenue d'inviter un Hindouiste - mais certains aimaient ce genre de frivolités pour se montrer sous leur meilleur jour, celui d'une personne qui n'hésitait pas à s'ouvrir sur les choses du Grand Monde, et ça, ça ne ratait pas auprès des femmes. Bref, donc, une présence inconnue - peut-être une femme, d'ailleurs? Il s'était parfumé, un flacon qu'il avait ramené de Londres et qui lui avait coûté, qu'on se permette l'expression, la peau du cul, mais qui valait son prix car il offrait en tout instant une protection olfactive pour les situations les plus délicates. Ce genre de situation qu'on pouvait fort bien voir débarquer comme si de rien n'était au détour d'un bosquet. Bref, donc, une présence inconnue - mais c'était tout de même idiot d'attendre le seul moment de la journée où il pleuvait pour apparaître mystérieusement dans le dos que quelqu'un, et qui que cela puisse être, c'était la preuve d'un esprit obtus et fort peu courtois, Maupassy en était désormais certain. Bref, donc, une vulgaire présence inconnue qui n'était pas tant pressée de le rencontrer qu'elle avait décidé de le siffler comme un chien de rue, à moins que ce ne soit un Italien, mais oui c'est ça, c'était un Italien qui avait essayé d'attirer son attention de manière à en tirer un quelconque avantage, poussé par son instinct, il avait utilisé la seule arme à sa disposition, le sifflement. Maupassy lui opposa son impitoyable raisonnement. Il relança un regard à James, en plissant lentement les paupières d'un air suspicieux. Mais cette fois, au lieu de relever le menton, il hocha de la tête avec un clignement d'oeil entendu. James fronça les sourcils sans comprendre, et entreprit d'ouvrir la porte du Moloprix. |
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584 mots écrits par Grégoire le 04.04.2008 21:09 |
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Maupassy entra et s'essuya les cheveux d'un revers du bras. Bien que la curiosité le tenaillât, il avança droit dans le rayon des produits d'entretien. Il n'était pas un jean-foutre, bon sang! Si quelque vaurien désirait lui parler, il faudrait qu'il l'interpelle comme il sied à... Mais il eut soudain une idée brillante. "Contournez par les céréales matinales, James! On va le coincer aux boissons!" et il s'élança derrière son chariot métallique. Les articles défilaient de chaque coté de la voie. Maupassy nota mentalement les diverses promotions du jour, afin d'en faire part à James en temps utile. James s'égarait si facilement... On voyait bien que ce n'était pas son argent qu'il dépensait. Si on n'y prenait garde, il vous mettrait sur la paille en moins de deux. Mais voilà que Maupassy débouchait aux fruits et légumes. Attention. Ne pas éveiller les soupçons de la cible. Maupassy enfonça sa casquette anglaise le mieux possible, et releva le col de son imperméable. Il saisit une poire et feignit d'en analyser le brillant. En réalité, il s'agissait d'un stratagème, de cette façon il pouvait jeter un regard circulaire sans attirer l'attention. L'italien était bien là, affairé aux rayon frais. Ce ne pouvait être que lui. Mais ou restait James? |
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208 mots écrits par Yorik le 04.04.2008 21:47 |
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Soudain, une voix se matérialisa dans son dos: "Monsieur désire-t-il goûter?" Maupassy sentit la moutarde lui monter au nez. Il parla entre ses dents: "Taisez-vous, James, vous allez tout faire rater!" Et comme l'homme restait planté là, Maupassy sentit la réprimande s'attaquer au bout de sa langue. Imperceptiblement, sans quitter sa poire du regard, il fit glisser ses pieds sur la droite comme les essuie-glaces d'une voiture. James ne comprenait rien à la stratégie. "Vous avez tord, Monsieur, car cette nouvelle ligne de produits..." Maupassy écourta la phrase en se retournant. Croyant trouver James, il fut surpris de se trouver face-à-face avec une délicieuse jeune femme, qui lui présentait un plateau de fromages. Des fromages français, comme Maupassy le remarqua immédiatement. La demoiselle ne faisait que son travail, aussi il feint de s'intéresser: "Ah, heum, c'est du jeune? Mi-vieux?" Et alors que la jeune fille lui bredouillait une réponse toute faite (qu'il n'écouta d'ailleurs pas), qu'il se rendit compte, horrifié, que l'Italien avait disparu. Il n'était plus au rayon frais. Maupassy sentit sa colonne vertébrale se revêtir de petits glaçons qui lui piquotèrent jusqu'à la nuque. Ses jambes se firent molles, mais il parvint à maintenir la bienséance face à la demoiselle. Discrètement, il appuya sa main sur le présentoir aux fruits, réduisant la poire en bouillie. Feintant, Maupassy se saisit d'un petit fromage et le mit en bouche. Aussitôt, il sentit que quelque chose n'était pas normal. On avait dissimulé quelque chose dans le petit fromage. Quand il voulut appeler la jeune femme, elle avait déjà disparu, occupée à servir d'autres clients. Maupassy mâchonna encore un peu ce qui ressemblait à un papier d'emballage, avant de le cracher dans sa main. Il y avait un message écrit dessus, quelques mots écrits rapidement à la main, sans doute par une personne qui cherchait à entrer en contact avec lui. "Mon premier est une grande maison, mon second est une note de musique, et mon dernier se dépêche avec l'accent allemand. Vous me retrouverez face à mon tout." |
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343 mots écrits par Grégoire le 05.04.2008 9:23 |
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Maupassy resta immobile pendant une fraction de seconde. C'était plus qu'il n'en fallait pour établir une sérieuse grille de probabilités destinée à combler cette énigme. James déboucha au coin du rayon frais, armé d'un caddie qu'il avait déjà rempli de nombreux aliments, et Maupassy lui adressa un imperceptible signe de tête tandis que les connections de son cerveau se faisaient plus virulentes. Comprenant mal le message, James s'approcha en consultant une liste de course qu'il avait sorti de la poche intérieure de son costume en tweed. Maupassy lui lança son fameux froncement de sourcil, qui en avait fait taire plus d'un lors des galas les plus mondains. Sans perdre la face, le majordome fut pris d'un brusque intérêt pour le prix d'une salade verte, qu'il trouva exhorbitant et disparut par le rayon petit-déjeuner. Pendant ce temps, Maupassy fusionnait les mots, soudait les sémantiques et faisait défiler toutes les possibilités que sa connaissance du dictionnaire de l'Académie lui avait enseignées. Tout soudain, la lumière se fit. |
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167 mots écrits par Grégoire le 07.04.2008 10:49 |
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On avait donc dit. Une grande maison. Facile, Maupassy en avait une. Comment s'appelait-elle, déjà? Ah, "Sweet home", c'était écrit au-dessus de la cheminée, dans le petit salon. Un cadeau d'une vieille tante, qui avait tenu par ce cadeau à présenter son bon souvenir aux générations à venir. Quand il était petit, Maupassy avait reçu la plaque en métal sur le crâne, et cela lui avait fait drôlement mal. Cecit dit, à moins que l'auteur du message ne soit James - ce qui était fort improbable, il fallait en convenir - l'allusion à cette plaque paraissait des plus douteuses. À contre-coeur, Maupassy se contenta d'une hypothèse moins triviale, et nota le mot "château" sur le calepin qu'il gardait toujours dans sa poche intérieure. Suivant: une note de musique. "Alors, là..." fit-il en regardant le néon du plafond, "il y en a plein". Do-Ré-Mi-Fa-Sol-La-Si et Ut, qu'on oubliait souvent, mais qui ne servait qu'à remplir les mots-croisés et à faire son intéressant en soirée. Au hasard, il les nota toutes en-dessous du premier mot. Enfin, advint la partie la plus compliquée. Celle qui faisait appel à ses cours d'allemand du vieux Baron Von Broum. Maupassy n'avait pas été très attentif en classe, et il redouta de ne pas trouver la réponse à cette ultime devinette. Il chercha un moyen mnémotechnique de se rappeler quelque mot dans la langue de Nietzsche, et se souvint de ces vieux films de guerre où l'on entendait les Boches hurler des ordres. Que disaient-ils encore? "Papieren!" "Scheize!" Quelle pantalonade. Brutalement, comme les éclairs en ont l'habitude, la foudre frappa Maupassy au sommet du crâne. Une graine de génie venait de s'y poser. CHATEAU-LA-RAUS, ça ne pouvait donner autre chose que le Château La Rose. Opérant un 360° sur lui-même, Maupassy entreprit de repérer le rayon des vins et spiritueux. |
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309 mots écrits par Grégoire le 10.04.2008 15:17 |
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Etrangement, le rayon vins et spiritueux était vide. Qui plus est, Maupassy ayant pris le temps de vérifier, le supermarché ne vendait pas de bouteille d'un quelconque Château La Rose. Ce devait être une mauvaise piste. Dépité, et surtout aigri d'avoir été trompé par son propre génie, Maupassa entreprit de retrouver James. Ce bon vieux James, il était toujours là quand on avait besoin de compagnie. Ah, on pouvait dire tout ce qu'on voulait, qu'il avait mauvaise haleine, voir un caractère de cochon, mais on s'y attachait, à cette vieille bedaine. Maupassy l'aperçut au croisement des produits de vaisselle et des jouets pour enfants. Il était occupé à faire le tri entre deux poudres identiques emballées dans deux emballages différents. Maupassy sentit une larme poindre au coin de son oeil. "James!" L'appela-t-il en levant la main, l'air de lui signifier "Regardez, mon bon James, je suis là, tout près de vous". James releva la tête, et lui rendit son salut. Puis il se saisit le pantalon d'une pincette à hauteur des genoux et se releva tout entier. Il se déplia avec une allure à vous couper le souffle. Quelle élégance, forgée dès la plus petite enfance. Le majordome s'approcha d'un pas svelte: "Veuillez m'excuser, Monsieur, je n'ai pas trouvé votre lessive habituelle. J'étais occupé à chercher une autre ayant le même pouvoir nettoyant. Hélàs, je..." - Laissez, mon vieux James, lui sourit Maupassy dans un élan de compassion. Ce n'est pas si grave. - Pourtant, je... - Non... - Si... - Bon qu'en est-il? - Monsieur sait bien que les autres poudres lui donnent des allergies. Un blanc silence. James avait beau être élégant et tout, il avait le chic pour casser les ambiances. Maupassy perdit son sourire, et fronça les sourcils. Avant que James ne reparte opérer un choix oedipien, il lui demanda: - Dites-voir, James. Comment est-ce qu'on se dépêche en allemand? - Hé bien... Fite, Monzieur! Les engrenages repartirent de plus belle. Château Lafite-Rothschild, grand cru qui tire son nom de la famille de La Fite, alliée jadis à la Maison de Foix par le mariage de Joseph de Foix, baron de Mardogne, chevalier de l’Ordre du Roi, qui avait épousé Françoise de La Fite, fille de Thibaud. Pierre de La Fite, Intendant des Ordres du Roi, Trésorier-Général des Parties-Casuelles, propriétaire du domaine vinicole de Pauillac, n'était autre que le seigneur de Goussencourt. Requis en 1734, il produisit les preuves de sa noblesse par douze générations, et fut déchargé par arrêt du Conseil d’État en date du 12 février 1740. |
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429 mots écrits par Grégoire le 11.04.2008 9:23 |
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Maupassy se déplaça tel le crabe de nos contrées, en pas chassés, vers les "Bordeaux Gouleyants". Le Laffite reposait en bonne place, parmi les autres jus de treille. Rien n'attirait l'attention, hormis le prix. Le prenait-on pour un milliardaire, ou quoi ? Et si oui, quand bien même, le pensait-on à ce point...comment disait-on, déjà ? A ce point... Ah, que c'était agaçant. En attendant de retrouver le joli mot, Maupassy entreprit de secouer le flacon d'importance, à la recherche d'une piste. Ce manège attira l'attention du "Responsable de rayon", ainsi que le prétendait le petit rectangle de cellophane pompeusement arboré par le factotum. - "Oui, c'est du Château Laffite, n'est ce pas, si vous cherchez des boissons à secouer gaiement, je puis vous diriger vers les chocos à boire, les milk shake aux fraises, ce genre de produits, qui conviendraient peut-être mieux à votre tempérament", se disant, il arrachait le flacon des mains de Maupassy (qui était actionnaire à hauteur de 8 % du commerce). - Epicier, répondit rageusement Maupassy, sachez que ma cave regorge de Château Petrus et que je ne voudrais pas de ce Laffite pour me brosser les dents, rendez-moi cela, où je prends note de votre nom, Monsieur....Monsieur Leblud, si c'est là votre véritable patronyme, et d'ailleurs hopla, je le note, c'est noté, vous entendrez parler de moi". - Monsieur ? intervint James. Peut-être pourrions-nous discourir de la meilleure approche pour ce qui semble vous turlupiner, je vous vois soucieux, Monsieur, vous savez que je n'aimerais rien tant que pouvoir vous être précieux. Laissez-là cette piquette, Monsieur, ce vinaigre semble être pétillant, horresco referens. Maupassy, grinçant encore un peu des dents et traitant le sous-fifre de fils aveugle né de l'union avinée d'un pingouin et d'un léopard, commençait à s'apaiser. "Un bon bain, avec des sels", murmura Maupassy. "Je ne suis plus un boy-scout", glapit tout à coup Maupassy, fermant très fort ses petits poings dressés. James héla une estafette. Son "spécial", grog de son invention, ne serait pas de trop, cette fois-ci c'était sérieux. |
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351 mots écrits par Belette le 13.05.2008 13:05 |
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Maupassy avait besoin de se détendre, d'un nouveau défi, de chocolat, de suédoises avinées, bref, de quelque chose. De chouette. Emporté vers le sommeil par les cahots de la voiture louée par le si prévoyant James, Maupassy ourdissait un complot malin : se raser toute la tête. Toute ? Non. Toute la subtilité était là. Il se laisserait pousser, pendant des années, un seul très long cheveu, juste au sommet de la tête. Pendant les soirées et aux concerts, il balancerait la tête et le cheveu le suivrait en ses fols mouvements. Il serait la paon de toutes ces folies bourgeoises, il serait l'Original parmi tous ces caméléons, ces minables, ces cloportes, ces petits messieurs tout gris. Les femmes, il les effraierait probablement. C'était intéressant, de les effrayer un peu. Parce qu'elles mouftent beaucoup, là. Des oeufs, des petits messages incompréhensibles, mnon, mieux valait être craint. Comme le léopard. On a jamais vu un léopard prendre un gros râteau en boîte, songeait avantageusement Maupassy en décelant toutes les conséquences de son plan. |
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174 mots écrits par Belette le 14.05.2008 10:31 |
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La voiture entra dans l'allée personnelle du manoir de Maupassy et s'arrêta sous le porche, prévu de telle façon qu'une voiture puisse débarquer ses passagers directement sur le perron, et ensuite quitter la propriété par une autre allée. L'idée était de Maupassy, qui l'avait copiée de la maison de ses cousins, à Blois. "Merci, Bambert, vous mettrez ça sur la note." dit James au chauffeur tandis qu'il hissait Maupassy par les sous-bras. Un peu plus tard, celui-ci était allongé sur un divan du petit salon du premier, une compresse sur le front. Toute ses aventures repassaient devant ses yeux. Cent fois il avait échappé à la mort, mille fois il était sorti victorieux de défis périlleux, il avait conquis le coeur de plus d'une starlette... Et un fonctionnaire obtus avait osé lui tenir tête. Ce freluquet savait-il qui payait son salaire? Sur chaque salade que Maupassy achetait, un pourcentage fournissait l'unique source de subsistance du pauvre hère... Voila ce qu'il aurait du répondre! Ah, on aurait vu le bouseux se répandre en excuses! "Calmez-vous, monsieur, nous sommes à la maison maintenant" lui dit James, assis à côté du divan. Il lui servit un grog. Pouah, le grog de James a un arrière-goût de chou, pensa Maupassy. Mais déjà, son cerveau fonctionnait mieux. Les rouages, puissamment huilés par le breuvage, se mettaient en mouvement. "Que l'on m'apporte le téléphone!" rugit-il. |
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232 mots écrits par Yorik le 18.05.2008 19:40 |
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"Oui, que l'on m'apporte séans tenante la machine qui sert à transporter la parole et qui s'arrête si on dit pas "Allo" comme premier mot" ! glapit Maupassy, qui bondissait - à genoux - sur le sofa (quel vocable de pauvre !). Mais qui appeler ? |
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47 mots écrits par Belette le 19.05.2008 12:41 |
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"Monsieur?" Fit James, sans comprendre, tandis que Maupassy, le bras droit relevé, pianotait dans l'air. - Mon calepin, James, apportez-moi mon petit calepin. Le majordome se dirigea vers la porte qui menait au grand hall. Le calepin se trouvait dans la petite commode de style Empire à côté de l'escalier - dont il avait oublié de laver la dernière marche, il s'en souvint brutalement. Il était prêt à poser la main sur la clinche en laiton de la grande porte lorsque Maupassy l'arrêta. - Non, pas le calepin noir. Le mit-il en garde en arrêtant brutalement de pianoter dans le vide. Apportez-moi mon petit calepin bordeau. - Quel petit calepin bordeau, Monsieur? Demanda-t-il une fois de plus sans comprendre. L'espace d'un instant, il se sentit étranger dans cette maison qu'il avait pourtant gouverné d'une main de maître pendant deux générations. - Celui qui se trouve dans la penderie, James, ne prenez pas cette tête d'ahuri. On dirait que vous n'avez jamais entendu parler de mon petit calepin bordeau. Maupassy reprit le martelage frénétique qu'il infligeait aux phalanges de sa main droite. Si on l'avait surpris à ce moment précis, on aurait pu croire qu'il tricotait l'atmosphère. Ce qui aurait été une conclusion des plus hâtives, car Maupassy ne savait pas tricoter. James se retourna et se dirigea vers la porte du vestibule qui donnait vers la remise de la cuisine. La penderie se trouvait au fond de la pièce la plus sombre du manoir. On y gardait de vieilles reliques du Grand-Père, celui qui avait fait la guerre. Maupassy le surprit une nouvelle fois alors qu'il s'apprêtait à sortir. - Tout compte fait, apportez-moi aussi mon calepin noir. Inquiet, James observa un instant son jeune maître. Il semblait perdu dans quelque brume intelligible à lui seul, voguant sur l'une ou l'autre lune d'un univers composite et inébranlable. Une fois ou deux, tout au plus, il l'avait trouvé dans un état catalyptique proche de celui où il se trouvait actuellement. Se jurant de ne plus jamais faire de grog, il sortit tout de même à la recherche du calepin bordeau, celui qui semblait le plus urgent. Pendant ce temps, Maupassy rassembla toutes les forces qui lui restaient et que le grog avait pu lui reconstituer. Il visualisa une série de réseaux qu'il allait devoir reconnecter entre eux. De longs fils allaient être tissés ce soir, dont il ressortirait, au choix, l'Espoir ou la Mort. Il le savait et s'avançait sans crainte, ragaillardi par la fine pluie qu'il savait tomber au dehors. Il était à l'intérieur et il était à l'abri. Oui, c'était là un excellent point de départ. Un camp de base sur lequel il pouvait se replier en cas de coup dur. Et des coups durs, il allait certainement en connaître. James réapparut, un petit calepin à la reliure de cuir dans la main gauche, qu'il avait gantée de blanc. Prévenant, il le présenta à Maupassy sur un plateau, garni d'un thé vert sri-lankais. Comme pour s'excuser de son égarement au cours des dernières heures. James connaissait son métier, il était né pour rétablir l'équilibre. La minute d'après, il était de nouveau là avec le petit calepin noir, qu'il posa à côté du premier. Au regard de Maupassy, il sut qu'il était de bon ton de s'eclipser. Sans un mot, il tira sa révérence et chercha une serpillère pour terminer de laver la dernière marche de l'escalier. La nuit allait être longue, il le savait. Aussi, lorsque la marche fut nettoyée, il se dirigea dans la cuisine pour y préparer le repas. |
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602 mots écrits par Grégoire le 19.05.2008 15:55 |
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De longues heures durant, ponctuées par le croissement désuet de la pendule installée près de la porte d'entrée, mais de telle sorte que le son qu'elle produisait inlassablement toutes les soixante minutes environ se répercutait dans tout le manoir - l'arrière-grand-père de Maupassy avait fait venir un Monsieur d'Europe de l'Est au nom imprononçable pour calculer l'endroit exact où il convenait de placer le mobilier - de longues heures durant, donc, James avait touillé dans le potage. Il savait qu'il ne fallait pas se poser de questions. Cet élan soudain, cette fougue impromptue dont on ignorait - c'est juste, au fond, on ignorait - tout de l'origine, se transmettait de génération en génération dans la famille. Il avait déjà vu cet éclat dans les yeux du père, du grand-père, et on lui avait raconté qu'elle était aussi dans ceux de l'arrière-grand-mère de Maupassy. L'arrière-grand-père n'avait été bon qu'à commander des chiropraticiens hongrois dédiant leur vie aux noeuds telluriques, et qui ne s'exprimaient qu'en Akkadien III, une langue fait de 136 consonnes et pas une seule voyelle. - Maudits Hongrois, jura James tandis que le pendule signalait qu'on avait passé 22 heures. Maupassy s'était enfermé depuis maintenant trois heures entières, sans rien mangé. De nombreuses fois, James avait pensé décrocher le combiné du petit bureau du premier - un vieux modèle à combiné. Mais il s'en était bien gardé - on badinait pas avec ça, et si l'Ordre des Majordomes lui tombait dessus, c'en était fini de sa carte. Vlan, à la retraite anticipée. Et ça, c'était impensable, pas chez les Mac Conaught. |
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265 mots écrits par Grégoire le 21.05.2008 16:13 |
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Mais il y avait plusieurs astuces, bien connues de tout majordome digne de ce nom, qui ne contredisaient pas le code d'éthique, et qui permettaient de se tenir informé de la situation. James se rendit dans la buanderie et se saisit d'un plumeau, avec lequel il alla épousseter la porte du petit salon où s'était enfermé Maupassy. Le bruit d'un remue-ménage intense filtrait, ponctué d'exclamations incompréhensibles et alarmantes. À l'intérieur, Maupassy repassait fébrilement la liste de noms inscrits dans ses carnets. Des "contacts", comme l'on appelait ça le jour d'aujourd'hui. Le cornet du téléphone dans une main, il composait de l'autre, tremblante, chacun des numéros inscrit en face des noms. "Réveillons l'équipe!" pensait-il. "On va bien voir si ces vieux barbons sont encore prêts pour l'Aventure!" "Il n'y a pas d'abonné au numéro demandé" lui répondit-on au premier appel. Les réponses aux appels suivants furent respectivement "C'est une erreur, monsieur", "Je vous ai déjà dit que c'était une erreur", "Mais vous allez me foutre la paix?", "Je vais appeler la police!". Maupassy fut décontenancé. Ainsi, ses vieilles connaissances, ses amis, comme il avait été assez naïf pour les appeler, se refusaient à se joindre à lui? Pourtant, dans les nombreux récits d'aventure qu'il avait lu, le héros avait toujours au moins un acolyte, prêt à faire sauter son siège éjectable au moindre besoin, afin que son jet aille s'écraser contre celui de l'ennemi... Mais chez les Maupassy, on savait relever le front face au destin. James ferait parfaitement l'affaire. "James!" hurla-t-il. "Faites ma valise, nous prenons la malle de 20 heures!" La clé de toute l'énigme se trouvait à l'étranger, Maupassy en était à présent persuadé. |
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283 mots écrits par Yorik le 22.05.2008 18:24 |
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"Se faire de nouveaux amis, voilà tout". Rien de plus simple. Aller dans un Bar. Un Bar avec des gens pas trop riches et importants. Commencer alors à payer des verres aux gens qui ont l'air gentils. S'en faire des amis. Pas aller dans un trop beau bar parce que là les gens ont plein de picaillons et des dollars et si vous voulez leur payer un verre ils vous disent même pas merci ou ils croient que vous voulez aller aux toilettes avec eux et ca merci. Bon ca c'est réglé alors. Aller à Londres maintenant, oui. James ! Récapilutons ! Mon Trench, ou mon trend, mes habits, et puis non, James, nous rachèterons tout là-bas, ils ont des tailleurs en or ! Et des matières ! Angora ! Laine qui n'a jamais fait l'Amour ! Tweed ! Flanelle grise et d'autres couleurs sobres ! Cuirs odoriférants mais pas trop ! Cravate en Mohair ! Chapeau qui conservent au cheveu sa souplesse ! Non ! Se raser les cheveux ! Pour faire louche ! Les femmes adorent, et les futurs amis aussi ! Ont peur de refuser Amitié ! Vous mangent dans la main ! Pas de coups tyordus en plein dans le dos, mais des caresses et des compliments sur tout ! James ! Nous ne partons plus ! James, nous écrivons un Roman Exaltant, nous sommes écrivains, James ! Non ! Si ! Nous sommes écrivains, mais nous allons accepter un petit boulot, tiens, serveur dans un Fast Food, pour compiler de la documentation, pour donner une petite impression de "vécu", pour raconter la vie d'un monsieur tout le monde, qui est triste parce qu'il faut travailler alors que son lit moelleux, mais qui est heureux d'être Utile, et puis de revoir ses amis serveurs aussi, et partager l'orangeade du matin avec croissants ! D'ailleurs c'est lui qui amène les croissants ! James ! Touvez-moi un emploi, je commence demain ! |
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336 mots écrits par La Belette le 19.06.2008 13:16 |
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James, qui connaissait bien l'Oiseau, entendait chaque appel de son jeune maître, mais différait, procrastinait, dans l'attente que le Jeune Maître aie réfléchi tout haut tout son saoul et soit arrivé à une position non susceptible de changer encore 36 fois. S'il ne connaissait pas si bien son petit Maupassy, il aurait déjà fait la malle (en fait, elle est toujours faite, pour le cas où),commandé des tickets pour Londres, réservé une chambre, aurait payé le tout, puis aurait commencé à rédiger un incipit brillant, puis deux-trois paragraphes, avant de faire engager Maupassy au Kicq, au moyen de faux diplômes très bien dessinés. Attendre encore quelque instant. "Jaaaames !" Encore attendre. "Jaaaaaaaaaaaames !" Ah oui et pas demain mon premier jour parce que demain j'ai cours de sculpture sur nu !" Patience. Jaaaames ! James ? Monsieur ? Oui, alors James, annulez tout, nous partons pour Bath, respirer l'air pur, on étouffe, ici. Bien, Monsieur, ce sera fait tout de suite. Merci, James. Vous êtes une Perle venue d'un Pays où il n'y a pas de perles. N'oubliez pas mes bouées, James. Les courants marins de Bath, James. Une histoire horrible, à base d'un chien. Retrouvé dans un filet. Tout mangé. Plus un homard, James. Dommages et intérêts, Gros Procès, totalement ruiné, ce pauvre Nestor. Les bouées, James, les bouées ! Nous partons à Bath ! Maupassy exécutait une gigue, les deux index levés, fixant le plafond, pas du tout dans le rythme, qu'il avait dans la tête (cela ne se voyait donc pas, et il pouvait continuer sans gêne). |
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272 mots écrits par La Belette le 19.06.2008 13:26 |
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Maupassy continuait sa folle gigue : un index pointé droit vers le ciel, une main sur la hanche, les lèvres pincées et le sourcil froncé par l'application à la tâche, il tournait sur lui-même en levant haut les genoux et en insistant sur son fameux déhanché qui faisait se pâmer les dames. Un martèlement sur la porte d'entrée le figea dans son mouvement. "Jaaames !" réussit-il au bout d'un moment à glisser entre ses lèvres serrées, "Jaaaaames ! Y'a kunkun à la porte !" Il n'attendit pas la réponse du majordome qui avait pourtant commencé à ouvrir la bouche et disparu d'un bond et quelques entrechats (ne pas se départir de sa classe, même dans les situations extrêmes) derrière une porte dérobée. Il en ressortit quelques dizaines de secondes plus tard, l'air faussement détaché, l'intense activité qui s'était déroulée à l'abri des regards indiscrets n'étant trahie que par une perle de sueur coulant le long de sa tempe gauche (et une respiration haletante digne d'une antique locomotive à vapeur). Maupassy s'était changé, revêtant une longue robe de chambre de soie pourpre au col de fourrure blanche et troquant ses jolis souliers vernis pour des pantoufles de satin gris aux hautes talonnettes passementées de fil d'or. Il tenait de la main droite une pipe ouvragée qu'il portait à la bouche, et de la gauche un éventail de plumes de paon et un verre de cognac sans âge. Trois accessoires in-dis-pen-sa-bleux et seulement deux mains - Maupassy n'avait pas encore trouvé de réponse satisfaisante à cette énigme de la nature. En tout cas, il se sentait très "Playboy Mansion". Ready for action. "- Et bien James, introduisez donc la dame ! - Monsieur, je ne sais pas si, compte tenu de ma situation familiale, je ne... - je voulais dire "faites-la entrer", James - ah... je vois Monsieur. Que Monsieur me pardonne." James glissa jusqu'à l'entrée et ouvrit la porte. Un petit homme bedonnant se trouvait sur le seuil. Ruisselant de sueur, il était affublé d'un horrible trio lunettes-nez-moustache postiche, et torturait entre ses petits doigts boudinés un chapeau mou en feutre. Maupassy, qui avait l'air en état de choc, bafouilla quelque chose d'inintelligible, mais qui ressemblait fort à un "Bah pourquoi ?". Des tics nerveux déformaient sa bouche spasmodiquement. Puis se ressaisissant, il afficha d'un coup son meilleur sourire figé. Il fit alors glisser entre ses dents un "Le fusil !" à l'attention de James, et entreprit de faire glisser ses pantoufles sur le sol de marbre de Carrare, un peu à la manière d'un Moon-walk©, sa robe de chambre cachant le mouvement de ses jambes au petit gros. La bonbonne n'y verrait que du feu si il arrivait à garder le reste de son corps immobile. Ses dix ans de cours de mime par correspondance allaient enfin avoir une application pratique. Mais le lardon l'arrêta net dans son élan en s'adressant à lui avec un fort accent flamant : "- Non mais non, mais c'est moi qui vous ai pssssssité tout à l'heure ! Et pis aussi dans le supermarché, la boulette de fromage, c'était moi ! D'ailleurs je tiens à m'excuser pour mon absence au rayon des vins et spiritueux : en ce moment je fais une cure à base de jus de pruneaux et... - oui oui, c'est bon, épargnez-nous les détails le coupa Mauppasy, énervé par l'échec de son plan pourtant sans faille apparente. - ah oui, pardon. Donc je me présente : je suis Hubert Van Waterzouille, de la sécurité nationale." Maupassy se sentit défaillir. Ça y était, il était fait. Comme un rat. On venait le jeter en prison. Il allait croupir dans quelque sombre geôle d'Amérique du sud, molesté par les autres détenus et les gardiens tout autant. Si il avait pu imaginer une seule seconde que ça se terminerait comme ça, il n'aurait jamais jeté à terre et en pleine rue la bague de son Montecristo C. L'excitation du moment ne valait pas ce qu'il allait lui arriver maintenant. Il... ...M. Van Waterzouille s'apprêtait à reprendre la parole. "- Monsieur Maupassy, vous avez participé il y a quelques années de cela à un questionnaire de recrutement intitulé "Vous aussi soyez agent secret" que nous avions fait paraître dans le magazine "Dandy Magazine". Il marqua une pause pour laisser le temps à la lumière de se faire. Il continua. - Mon cher monsieur c'est aujourd'hui votre jour de chance. Non seulement vous allez devenir agent secret au service de sa majesté, mais en plus vous allez prendre du galon très rapidement. - ma qué ? - et bien... (il avait l'air quelque peu gêné) et bien nous avons récemment eu un fâcheux accident... un voyage organisé à la montagne avec tous nos meilleurs agents... quasiment tous nos agents en fait... puis il y a eu cette soirée arrosée... trop arrosée... les deux bus dans la montagne... la course... le ravin... enfin bref, vous voilà nommé Commandeur ! Allez hop ! Signez avec votre sang en bas de cette page. - et j'aurai des gadgets ? - plein." |
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876 mots écrits par Baboule le 20.06.2008 11:45 |
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James, du sang, venez ici, il faut du vrai sang, James ! Aha ! Heu...Aha. Veuillez sortir quelque instant, Monsieur...heu Monsieur le Recruteur (Maupassy se tordait les mains, il devenait livide, il eut l'élégance de s'asseoir) : Aha, James va me saigner comme un porc, je veux vous faire un beau paraphe avec circonvolutions, du sang, du sang, mais moi j'en mange à mon petit déjeuner, du sang. Qui a peur du sang ? Ou des piqûres, hein ! ? Des filles ! Aha ! Sortez, sortez, je ne veux pas vous imposer cette vision d'Enfer de Dante, mon ami va me saigner, je vais signer et je vous appelle. Aha. Signer avec du sang, quelle riche idée. Aha. Comme c'est excitant. Aha. Tout à coup, Maupassy se rembrunit. Un tic nerveux faisait se soulever sa lèvre, en cadence. Dites, heu...pour votre truc d'agent secret, là, il ne faut pas de vaccins, évidemment, on peut rester agent secret pour les Cornouailles, ou la Normandie, on doit pas forcément infiltrer des gens qui filtrent leur eau avec leur slip, pour les microbes, tout ca. On peut prendre son oreiller, je ne dors pas sans mon oreiller. Commandeur, vous dites ? Vous avez une photo avec l'uniforme, pour voir ? C'est dans quels tons ? Camaieux, dites vous ? |
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223 mots écrits par La Belette le 20.06.2008 12:01 |
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"Ne vous inquiétez pas, Commandeur, l'agence prendra tout cela en charge. Mais je vous laisse signer à votre aise. Je vous attendrai dans l'antichambre." répondit Van Waterzouille. James revenait déjà, avec un plateau métallique portant quelques fioles, du coton et des instruments métalliques pourvus de monstrueuses aiguilles. Maupassy sentit la sueur ruisseler dans son dos. "Allons, James, n'avons-nous pas quelque poulet dans la chambre froide? Il n'en saura rien, il ne faut pas vous donner cette peine, voyons, je sais que vous détestez la vue du sang, je m'en voudrais de vous imposer cette épreuve, mais que faites-vous, James, cessez! Aïe!" James savait pertinemment bien qu'il n'y avait aucun poulet dans la chambre froide, qu'il n'y avait d'ailleurs pas dans le manoir, les maudits architectes contemporains avaient une fâcheuse tendance à ne plus trouver adéquats ces commodités pourtant indispensables dans toute bonne maison. Son papa, qui avait été poilu, lui avait enseigné que parfois il valait mieux amputer que de laisser monter la gangrène. Il connaissait également bien son jeune maître, à chaque fois qu'il fallait faire la Cuti c'était la même histoire. Aussi s'assit-il, remonta-t-il la manche de Maupassy et tamponna-t-il le bras d'alcool. "Arrêtez, James! Vous êtes renvoyé! Sortez! Aïe! Ça fait un mal de chien James! Arrêtez! Aïe! Non! Ça pique!" James vissa une aiguille sur la seringue, et l'orienta en direction du bras de Maupassy. "Allons, monsieur ce sera vite fini. Oh, regardez, là, quel magnifique papillon!" "Ou ça un pap... AÏE! James! Salaud! Vous êtes renvoyé, James, vous allez me le payer! Ça fait super mal, James, vite, soufflez!" James souffla, tendis que Maupassy pinçait son bras, le visage défiguré par d'horribles grimaces de souffrance. James transvasa le contenu de la seringue dans un encrier et tendit une plume à Maupassy. "Appelez-le, James, hola, M. le recruteur, venez voir la couleur d'un bon sang bleu, ah ah, on va vous signer ça en hautes couleurs, chez les Maupassy, on a jamais hésité à verser de son propre sang, quand la cause du pays est en jeu. Vous avez bien fait de m'appeler, cher monsieur, j'ai déjà baroudé sur cette terre, Virton, l'affaire Von Broum, c'est un peu grâce à moi que, au fait, j'aurai un uniforme? Vous n'avez pas répondu tout-à-l'heure. Ce que j'aimerais bien c'est une voiture avec des lance-flammes, james conduit super-bien, moi je prends les commandes du lance-flammes et on fonce!" "C'est que je ne sais pas si le budget... mais nous verrons cela, Commandeur Maupassy. Venez, maintenant, vous êtes attendu à la Brigade Générale." |
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434 mots écrits par Yorik le 20.06.2008 15:23 |
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A la...la Brigade ? Tonnerre ! De nouveaux amis ! Mais...la sieste...le nécessaire repos, après une telle saignée (Maupassy frissonna, repensant à l'Inommable perpétré en plein dans son bras), un léger en-cas reconstituant, beaucoup de repos, la station prolongée debout, le risque d'embolie, et puis que mettre, y a t'il des femmes, à la Brigade ? Ah oui ? Un petit banc solaire, et je suis à vous. James, des sels, mon bain, une friction, un miroir, James, merci, quelle horreur ! Ces cheveux mous, ternes, James, U-rgence, un masque de soin, James, à ma ceinture, je porterai mon poignard. Allons, allons, ne faisons pas attendre nos nouveaux amis, James ! |
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112 mots écrits par La Belette le 23.06.2008 11:49 |
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-Allons-y en calèche, James, ne soyez pas vulgaire, "le Temps est l'ennemi du Temps", souvenez-vous. -Waterzouille, ne regarde pas mon cheval comme ca, tu me fais peur ! - ... Waterzouille...carbonnade...regarde pas mon cheval...vous saisissez ? Ah, Humour de potache, aaah, j'ai une de ces pépèches, moi, ce matin, oui, il est 17h00, mais j'ai déjà fait plein de trucs, c'est pour ca...dites-moi, mon petit waterzouille, excusez-moi, ca me fait toujours rigoler, c'est brésilien ? Dites-moi, Waterzouille (ca fait quand même pas très sérieux comme nom, au boulot, si ? Vous aimez bien ? Vous n'avez jamais pensé changer, je sais pas, moi quelque chose d'un peu plus viril, d'un peu moins trivial...non ? Bon, bon, moi ce que j'en dis c'est pour vous, je ne sais pas, ...Melbeck...c'est bien, ca, non ? Non ? Bon-bon.), dites-moi, Waterzouille, donc, hein, heu...qu'est-ce que j'allais dire, déjà ? Heu...James, de quoi parlions-nous...Heu...Allez, mais qu'est-ce que j'allais dire...ah oui, dites-moi, Waterzouille, pour les horaires, on doit remplir des fiches, non hein quand même pas, tant que mon travail est fait c'est bon hein, parce que moi je suis un rapide, et puis je travaille mieux de chez moi, vous leur direz hein, j'ai toujours été nul pour négocier, je suis trop gentil. - Pom pom pom...vous reconnaissez ? Tchaikovski ! La mouette ! de Porcici ! Mais oui, c'est excellent. Je suis un peu mélomane, oui, comme ca, vous savez, les plus grands, les oeuvres fortes, qui vous prennent LA...(Maupassy enfonçait un peu son index dans le gilet de Waterzouille, donc). Ces grandes envolées, on se sent ailleurs, hein, moi il m'arrive de fermer les yeux, et bien après, pfuuuuuuu......je reviens de loin, comme si j'avais voyagé, il n'y a que la musique pour ca hein... James, dites-moi, je vais prendre un taxi, ca n'en finit pas, on n'est pas encore sorti de l'allée, je bosse, moi ! Ramenez les bêtes, et puis préparez-moi mon ouvrage, j'aurai sans doute à coeur de me relaxer, ce soir...Home sweet home...ah, ces longues journées au bureau...ne m'attendez pas avant 19h00, 19h30, James ! Et ne faites pas cette tête ! On voit bien que ce n'est pas vous qui devez ramener de l'argent tous les soirs ! Ah ! On mangerait bien, si on devait vivre sur votre paye ! Ah oui et demain matin, petit déjeuner léger, et servi à 10h00 au salon, James ! Non, pas au lit ! Et à 10h00, James ! Avez-vous jamais vu un agent secret de sa très Gracieuse...enfin vous voyez de qui...se lever à pas d'heure, James ? Mais vous divaguez, mon pauvre ami ! Les aigle-fins, les violeurs de pur sang, les promoteurs ouzbèques, mais ces gens ne nous attendent pas pour dormir, James ! - Voilà un taxi, c'est un Dermist ? Aahahaha, allez, à ce soir, James, picolez pas trop, ahahahaha. - Hé, James ! Fouette, cocher ! Ahahahahahahahahaha - Ah, Monsieur Water, si vous aviez connu James au temps de sa splendeur, quand il me faisait sauter sur ses genoux : il était impayable, à l'époque. Il a beaucoup perdu, c'est une âme en perdition, heureusement je suis là. Hééé oui. |
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539 mots écrits par La Belette le 26.06.2008 7:28 |
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- Van Waterzouille : En arrivant à l'Office, je vous présenterai à Lord Steinbeck, le grand Patron. Tâchez de faire bonne impression. -Maupassy : "On n'a qu'une fois la possibilité de faire une bonne impression", je m'y emploierai et... -Van Waterzouille : "Vous feriez bien de vous calmer, Lord Steinbeck a horreur des petits malins". -Maupassy : "Plaît-il ?" - Van Waterzouille : Oui, il est assez pincé. -Maupassy : Très bien, je vois. Nous allons dérider ce petit monsieur. Pisse - Vinaigre ! N'être pas sensible à mon sens de la dérision ! Il sera beau de voir cela ! -Van Waterzouille : Oui, non, je vous en conjure, un bref salut, une génuflexion discrète, de la so-bri-été, Monsieur Maupassy ! Vous dériderez ma secrétaire, si vous insistez vraiment, elle est épatante! |
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139 mots écrits par La Belette le 10.10.2008 10:33 |
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Soudain, tout se brouilla... L'émotion, sans doute, et, plus probablement, la paresse que l'on pourra raisonnablement qualifier de congénitale des auteurs de cette nouvelle, prit le dessus sur cette histoire oiseuse. Maupassy resta figé dan cet état malheureux durant plus de quatre mois, aussi fut-il décidé de congeler ce départ trop abrupt et de recommencer sur de nouvelles bases. Qu'à cela ne tienne, valeureux lecteur, toi aussi tu entreprendras, avec nous, ce nouveau départ que nous espérons fructueux! | |
78 mots écrits par Yorik le 08.03.2009 13:22 |
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